
Infos
Titre : Barbe Bleue
Auteur : Amélie Nothomb
Editions : Le livre de Poche
Nombre de pages : 125 pages
Note : 8.5/10
Résumé
La colocataire est la femme idéale.
Chronique
Ma première rencontre avec le style d'Amélie Nothomb, lors de ma lecture de Stupeur et tremblements, m'avait parue à la fois spéciale et enrichissante. Alors, j'avais envie de retenter l'expérience et quoi de mieux qu'une réadaptation de conte, quelque chose que j'adore, pour se faire ? Je me souviens m'être acheté ce livre il y a quelques temps, sur un coup de tête, parce qu'il me faisait vraiment envie et je l'ai enfin lu, encore une fois à l'occasion du French-Read-A-Thon ! Et malgré les avis plutôt partagés sur ce livre, j'ai été pour ma part plutôt conquise !
Si vous ne connaissez pas le conte de Barbe Bleue, c'est en fait l'histoire d'un homme qui cherche une épouse. Un jour, il en trouve une et il l'accueille dans sa riche maison. Il la lui fait visiter, l'autorise à aller comme bon lui semble dans toutes les pièces SAUF dans un petit cabinet fermé à clé. Mais bien sûr, l'inévitable arrive et comme Barbe Bleue n'est pas un homme commode...Ici, l'histoire est plus au moins la même à quelques détails près : le personnage masculin ne cherche qu'une colocataire, l'héroïne est assez différente de celle du conte et surtout, la fin est très clairement réadaptée !
Pour commencer, parlons des personnages. Je ne pense pas m'être vraiment attachée à eux, parce que le récit est à la troisième personne et parce que l'histoire ne s'y prête pas forcément, je trouve. Après, j'ai énormément aimé le personnage de Saturnine – est-ce que ce prénom existe vraiment ? Je l'ai trouvée plutôt audacieuse, avec une bonne répartie et du cran. Malgré qu'elle sache que son colocataire soit un type louche, elle ne se démonte pas et ne prend pas peur. Alors peut-être que certains verraient ça comme de l'idiotie – et sûrement n'auraient-ils pas totalement tort – mais moi, j'ai apprécié ce trait de caractère. De plus, elle est très intelligente et ça joue à son avantage plus d'une fois.
Le héros, lui, est assez perturbant, j'ai trouvé. C'est un aristocrate espagnol, plutôt croyant et qui a un style à part. Il a énormément de connaissances dans les domaines qu'il maîtrise mais à côté de ça, il ne connaît pas grand-chose de « normal », il ne sort jamais de chez lui,...Son personnage m'a vraiment dérangée, j'aurais pu le trouver intéressant et parfois même attachant avec ses histoires, ses espoirs,...mais quand on sait ce qu'il a fait et ce qu'il fait, c'est difficile de l'oublier. C'est un tueur en série camouflé sous des airs de riche bourgeois, ce qui fait que malgré toutes ses possibles qualités, l'aimer est presque impossible.
Quand les deux personnages sont réunis, c'est là qu'on ressent toute la bizarrerie et l'originalité du style d'Amélie Nothomb. Ils entretiennent des conversations vraiment étranges, abordant beaucoup de sujets mais pas forcément ceux qui viendrait à l'esprit en premier. Ainsi, on se retrouve par exemple à un moment avec une conversation de quelques pages ne parlant que du plaisir que procure le champagne ! Très sérieusement, il faut avoir du talent pour rendre un dialogue long sur les vertus du champagne intéressant ! Les livres de cette auteure ont toujours quelque chose d'extravaguant mais c'est ce petit quelque chose qui les rendent vraiment biens et uniques !
Mais je crois de toute l'histoire, même si j'ai aimé les différentes conversations, même si j'ai aimé cette étrange relation entre Saturnine et Don Elemirio, ce qui m'a le plus plu a été la fin ! Parce qu'elle était différente du conte originel. Parce qu'elle était époustouflante et que je ne m'y attendais pas du tout ! J'ai été surprise de la tournure qu'on prit les événements mais j'ai adoré ce choix ! C'était juste magistral l'explication du tout et le retournement de situation !
En conclusion, ce livre est un contemporain aux allures de thriller. Je l'ai trouvé à la fois original, intéressant, perturbant et finalement, vraiment passionnant ! Les deux personnages m'ont embarqué dans leur étrange relation et j'en suis ressortie époustouflée.
" Ce n'est jamais un cadeau que de placer quelqu'un sur un piédestal. "
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